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Evénement de taille : c'est la première fois depuis longtemps qu'est réalisé en studio un nouvel enregistrement d'Aida, l'opéra monumental de Verdi. Il fut enregistré en février 2015 à Rome sous la baguette du grand Antonio Pappano, avec le gotha des plus grands chanteurs d'aujourd'hui : la grande Anja Harteros, bouleversante et fragile Aida, Jonas Kauffman, le plus grand ténor au monde aujourd'hui, qui incarne le plus grand Radamès depuis John Vickers : une voix de bronze, mais aussi les nuances infinies d'un très grand musicien, bref une prise de rôle historique ! Le français Ludovic Tézier est un Amonasro terrifiant de noirceur, et Ekaterina Semenchuk tout simplement l'Amneris de référence aujourd'hui, ample et dramatique à souhait. Un enregistrement pour l'histoire.

Ludovic Tézier, l'un des plus éminents barytons de sa génération, sort son premier album solo qu'il dédie à l'oeuvre de Giuseppe Verdi, et sur lequel il est accompagné par l'Orchestre du Teatro Comunale de Bologne dirigé par Frédéric Chaslin. En créant 28 oeuvres opératique, c'est un demi-siècle d'Histoire de l'opéra qu'a écrit Verdi. La sélection très personnelle du répertoire par Ludovic Tezier reflète ces cinquante années de création. Le baryton a ainsi rassemblé certaines des pièces composées lors de ce que Verdi lui-même décrivait comme ses "années de galères", comme ceux de Nabucco (1842) et Ernani (1844) (qui fut sa première collaboration avec le librettiste Francesco Maria Piave, l'une des figures clé de sa vie). On y trouve également des airs de ses trois opéras majeurs, ceux qui lui ont valu une renommée mondiale : Rigoletto (1851), Il trovatore (1853) et La traviata (1853). Enfin, on se délecte des extraits des derniers chefs-d'oeuvre du maître que sont Otello (1887) et Falstaff (1893). Ludovic Tezier est un régulier des plus grandes salles d'Opéra mondiales, du Metropolitan Opera de New York en passant par l'Opera National de Paris, le Staatsoper de Vienne, le Deutsche Oper de Berlin, La Scala de Milan ou encore le Royal Opera House Covent Garden de Londres.

A seulement 26 ans et un début de carrière fulgurant, Jean Rondeau a donné au clavecin une exposition majeure, grâce à son talent musical, sa fougue et son indépendance d'esprit. Il a choisi d'enregistrer 15 Sonates de Scarlatti, véritables sommets de la littérature pour clavier. Le résultat est exceptionnel de légèreté, de vivacité et d'émotion. Un enregistrement réalisé par Aline Blondiau dans la merveilleuse acoustique de la Salle de musique de la Chaux-de-Fonds en Suisse, sur un clavecin Jonte Knif & Arno Pelto de 2006, inspiré des modèles allemands.

Les Saisons, rarement enregistrées dans leur intégralité, sont un témoignage bouleversant du génie de Tchaïkovski. C'est en 1876 que la revue mensuelle Nuvellist de Saint-Pétersbourg demande au compositeur d'écrire une pièce par numéro. Il en résultera douze pièces pour chacun des mois de l'année, dont les titres et les épigraphes tirés de la poésie russe seront proposés par l'éditeur au compositeur. Chacune d'entre elles tire son inspiration de la nature et des scènes de la vie russe de l'époque mais dresse, ensemble, une extraordinaire fresque, allégorie du cycle de la nature et de la vie humaine. Vladimir Tropp, né en 1939, est l'un des derniers représentants vivants de la grande cole russe de piano. Il enseigne au Conservatoire Tchaïkovski et à l'Institut Gnessin de Moscou depuis 1963, dont il dirige aujourd'hui le département de piano. Il nous livre ici une nouvelle lecture déchirante des Saisons, déjà enregistrées en 1995 chez Denon, et qui faisaient référence aux côtés de celles du grand Konstantin Igumnov. Les deux Nocturnes accompagnent cet enregistrement hallucinant de poésie et de beauté.

Désormais incontournable de la scène lyrique, le ténor français Cyrille Dubois évolue avec la même aisance tant dans les grandes productions d'opéra et que dans les récitals de lieder et de mélodies. Toujours avec un engagement total, et un remarquable art de la nuance. Le duo qu'il constitue avec le pianiste Tristan Raës propose pour ce premier album chez Aparté un bouquet de Lieder et de Mélodies de Franz Liszt. Redoutable pour les interprètes, ce répertoire de l'intime est défendu avec une sincérité évidente par les deux musiciens-amis, coiffés de nombreuses récompenses et liés par une complicité musicale de plus de dix années, dans les pages vocales allemandes (Schumann et Schubert) ou la mélodie française.

Le programme de Karine Deshayes et l'ensemble Contraste met à l'honneur des airs connus du romantisme français. Ces chansons ont animé la vie musicale de l'époque et les salons parisiens que fréquentaient les artistes du moment parmi lesquels Berlioz, Fauré, Godard, Gounod, Massenet et Saint-Saëns. Quelques pieces instrumentales viennent agrémenter ce programme délicieux et captivant.

Il s'agit ici de la deuxième parution CD sur Otto Klemperer (1885-1973) après le coffret 4 CD de ICA Classics. Il présente également des enregistrements "en live" qui n'ont jamais été diffusées auparavant. Rob Cowan a écrit dans Gramophone sur le dernier coffret en comparant les enregistrements studio avec les interprétations live : "Dans l'ensemble, nous avons ici le Klemperer que nous connaissons et aimons déjà, mais nous avons acquis des ailes et, croyez-moi, vous pouvez sentir la différence presque immédiatement".

Et si la source principale de la musique du Padre Antonio Soler restait à découvrir ? Le manuscrit acquis en 2011 par la Morgan Library de New York s'impose en effet comme la collection la plus riche de sonates de Soler ; 29 d'entre elles sont inédites. Pour son premier enregistrement chez harmonia mundi, le jeune claveciniste Diego Ares nous remet en mémoire la forte impression qu'avait produite en 1765 le compositeur sur l'un des grands d'Espagne : "Fray Antonio Soler fait chaque jour de meilleures sonates (...)". En écoutant ce disque, on s'incline : chaque sonate est bel et bien... un univers à part entière.

Nevermind est un ensemble de quatre jeunes musiciens et amis, dont l'amour pour la musique ancienne et l'influence des musiques jazz et traditionnelles les ont poussés à se réunir pour enregistrer leur premier album dont la virtuosité n'a d'égale que la fougue et l'amour de la belle musique... Ils s'attaquent aux trésors du baroque et à deux compositeurs français totalement méconnus. Le premier, Jean-Baptiste Quentin (1690-v.1750), "dessus de violon" à l'Académie Royale de Musique (l'Opéra de Paris), est un habitué des salons parisiens dans lesquels il côtoie notamment Rameau. Le second, Louis-Gabriel Guillemain (1705-1770), étudie en Italie puis rejoint la cour de Versailles. Parfois fantasque et souvent très complexe chez Guillemain, toujours claire et classique chez Quentin, leur écriture présente toutefois un point commun : la dominance du style italien.