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Cet album regroupe deux disques à destination des enfants enregistrés par l'immense Gérard Philipe. Tout d'abord l'adaptation de La Belle au bois dormant, écrite par la chorégraphe et librettiste Janine Solane et enregistrée avec le Collegium Musicum de Paris. Elle propose une version du plus célèbre des contes enfantins orchestrée avec la musique de Vivaldi (à noter la participation de Maurice André à la trompette et Jean-Pierre Eustache à la flûte). Cette oeuvre est suivie de l'adaptation sonore de Fanfan la Tulipe, le rôle majeur et inoubliable de l'acteur auprès du grand public. Avec sa diction remarquable, son élégance, sa tendresse, qui d'autre aurait pu incarner aussi brillamment le plus parfait des princes charmants et l'esprit chevaleresque ? Gérard Philipe montre combien il reste l'indétrônable porte étendard de la culture populaire de qualité et du patrimoine sonore littéraire francophone.

Par leur ampleur, par leur audace, les concertos con molti istromenti de Vivaldi sont de véritables précurseurs de la symphonie. Créateur d'une imagination sans limites, le Prêtre roux s'y est amusé à imaginer des alliances de timbres inouïes. Dans son célèbre Mondo al rovescio (Le monde à l'envers), il invite flûtes, hautbois et clavecin à doubler violon et violoncelle dans un tourbillon coloré d'octaves parallèles. Avec cet enregistrement, Amandine Beyer et Gli Incogniti nous font redécouvrir ces pages d'une incroyable modernité.

Après un double disque consacré à Boccherini salué par la critique, Ophélie Gaillard et le Pulcinella Orchestra nous entraînent à la découverte de l'incroyable palette sonore de Vivaldi, le plus génial des compositeurs vénitiens. Puisant dans les trésors du répertoire dédié à son instrument, la violoncelliste a conçu un florilège qui fait la part belle au concerto, qu'il soit solo, à deux ou à quatre, et comprenant une reconstruction inédite du Concerto RV 788. Les interventions chantées de Lucile Richardot et Delphine Galou, dans des airs d'opéra, irisent ce programme comme des rayons de soleil à travers les nuages. L'album alterne des mouvements de grande émotion, parfois douloureuse comme dans le Largo du Concerto RV 416, avec des envolées frénétiques et virtuoses (dans les mouvements haletants des concertos RV 419 ou 409) qui ne sont pas sans rappeler l'té des Quatre Saisons. Les mystères de cette musique s'y épanouissent tout en jeux d'ombres et de lumières, dans un carnaval de couleurs qui donne son titre à cet enregistrement réjouissant.